Climat de Vérité

La vérité est une condition essentielle à la performance collective. Sans vérité, pas de confiance, pas de progrès et que d’énergie gaspillée !
Pourtant, rares sont les organisations qui cherchent activement à installer un climat de vérité.
Et vous, où en êtes-vous dans votre entreprise ?

5 signes qui doivent vous alerter

#1 Vous avez des indicateurs pastèques

Les résultats affichés sont au vert alors que la performance réelle est globalement dans le rouge ?

Le choix des indicateurs est rarement lié au hasard ! Et chacun sait combien il est facile de manipuler des chiffres pour rendre les résultats positifs…
Que d’énergie gaspillée à dissimuler ce qui dérange, alors que le collectif gagnerait à voir objectivement ce qu’il faut améliorer !
Ces difficultés surviennent lorsque les collaborateurs craignent les conséquences de la vérité. S’arranger avec les chiffres leur permet de préserver leur sentiment de compétence, d’éviter de rendre des comptes et de ressentir qu’ils ne sont pas à la hauteur.
Lorsque les relations sont basées sur un climat de vérité, les chiffres sont totalement détachés de la valeur des personnes. La portée émotionnelle des résultats est limitée et la réalité est observée de façon plus neutre. Il est alors bien plus facile de mesurer la performance et de progresser collectivement.

#2 Vous avez de (trop) nombreux secrets

Vous avez tendance à surestimer l’importance de la confidentialité ?

Dans une organisation, les secrets coûtent cher ! Non seulement il faut gérer la confidentialité, mais en plus, elle prive souvent les collaborateurs d’informations utiles pour leur activité.
Avez-vous déjà comparé objectivement le bénéfice de la confidentialité avec son coût de gestion et d’opportunité ?
En se prêtant à cet exercice, il apparaît que très peu de sujets méritent réellement de rester confidentiels.
Pire, les secrets entretiennent la méfiance, qui est un véritable poison pour les organisations !
Au contraire, la transparence permet aux organisations d’être plus agiles. Elle facilite les relations au sein des équipes et leur permet d’être plus performantes.

#3 Les collaborateurs ne s’écoutent pas

Les discussions vous paraissent stériles et les décisions collectives sont interminables ?

– La réunion ? J’ai passé 2 h à tenter de convaincre ces idiots que j’avais raison !
– Et eux, qu’ont-ils fait ?
– Ils ont fait pareil !
La confusion entre LA Vérité et SA vérité est à l’origine de nombreux conflits au sein des équipes.
Une même situation est toujours vécue différemment d’un individu à l’autre. Chercher à faire de sa perception individuelle une vérité absolue risque de générer des conflits et de faire perdre beaucoup de temps au collectif.
Un climat de vérité permet au contraire d’écouter la diversité des points de vue et de tenir compte de tous les ressentis.
Il est alors plus facile de capter les signaux faibles, de profiter de l’intuition collective et de décider ensemble, en conscience.

#4 Vous ne dévoilez jamais vos intérêts

Lorsque vous négociez, vous en dites le moins possible pour avoir l’avantage ?

La négociation occupe une place centrale dans la vie d’une organisation. Elle permet aux collaborateurs de se coordonner entre eux, elle sert à trouver des accords entre la direction et les syndicats et elle est à la base des relations avec les partenaires externes.
Or, pour négocier, l’une des croyances communes veut qu’il est préférable de ne pas dévoiler son jeu et de cacher ses intérêts. La finalité est d’éviter que la partie adverse ne tire un avantage de ce type d’information.
Cependant, cette approche fermée de la négociation aboutit le plus souvent à des accords a minima entre les parties. Elle est aussi source de conflits.
Au contraire, une négociation basée sur les intérêts, par nature plus ouverte, invite les différentes parties à co-construire une solution au service des intérêts de chacun.

#5 Les collaborateurs opposent bienveillance et vérité

Les collaborateurs préfèrent ne pas dire la vérité plutôt que de prendre le risque de blesser ?

Ne pas dire la vérité par crainte de blesser émotionnellement quelqu’un peut avoir des conséquences importantes sur la performance collective et la qualité de vie au travail. C’est par exemple le cas lorsque des collaborateurs n’osent pas s’opposer aux initiatives d’un manager, qu’ils considèrent pourtant inadaptées.
Contrairement à ce que l’on peut croire, ne pas dire la vérité est très rarement un comportement altruiste. Au contraire, c’est généralement un moyen de se protéger de ses propres craintes. On ment avant tout pour soi et non pour les autres !
D’ailleurs comment savoir ce qui est bon pour l’autre ? Comment être sûr que le mensonge lui sera plus bénéfique que la vérité ?
Apprendre à reconnaître ses peurs évite de projeter inconsciemment ses croyances sur les autres et ouvre la voie aux relations ouvertes et authentiques. Car dans une équipe, l’ouverture est un remède à bien des maux !

Pour aller plus loin : le concept de vérité est au cœur des travaux de Will Schutz, auteur de l’ouvrage l’Élément Humain (InterEditions)

En savoir plus sur l’Élément Humain